Le Grand Oral de droits et libertés fondamentaux est l’une des deux épreuves d’admission prévues par l’article 7 de l’arrêté du 17 octobre 2016 fixant le programme et les modalités de l’examen d’accès au centre régional de formation professionnelle d’avocats.
Elle est affectée d’un coefficient 4 alors que l’épreuve de langue est affectée d’un coefficient 1. Autant dire que de la réussite du Grand O dépendra largement l’admission du candidat à l’examen du CRFPA…
L’article 7 propose une description de cette épreuve, laquelle consiste en « un exposé de quinze minutes, après une préparation d’une heure, suivi d’un entretien de trente minutes avec le jury, sur un sujet relatif à la protection des libertés et des droits fondamentaux ». Il prévoit également que l’épreuve se déroule « en séance publique ».
L’article 7 précise également l’objet du « Grand O ». Il s’agit « d’apprécier les connaissances du candidat, la culture juridique, son aptitude à l’argumentation et à l’expression orale ».
Il ressort de ces dispositions plusieurs points importants.
1° La nature du sujet susceptible d’être proposé au candidat n’est pas précisée,
ce qui revient à dire qu’il est à la discrétion des IEJ. Il faut donc vous renseigner sur le type de sujet qui est susceptible de « tomber » dans votre IEJ (dissertation, commentaire, soutenance de thèse…) et vous préparer en conséquence.
2° La préparation dure une heure.
Il est donc attendu du candidat un exposé à la fois structuré, avec un plan en deux parties et deux sous-parties et complet, balayant les principales problématiques soulevées par l’énoncé.
3° La phase de questions (45 minutes) est plus longue que la phase d’exposé (15 minutes).
Cette durée a d’ailleurs été augmentée avec la réforme de 2016 (la phase de questions était de 30 minutes avant la réforme). Chaque membre du jury dispose ainsi en moyenne de 15 minutes pour interroger le candidat. Bien que cela ne soit pas précisé par le texte, les questions auront tendance à porter d’abord sur l’exposé puis à s’en écarter pour balayer plus largement le programme de l’épreuve.
Ainsi, la partie « entretien » est tout aussi importante (voire plus) que la partie « exposé ». Elle permet, en effet, d’apprécier in concreto les aptitudes du candidat au raisonnement juridique ainsi que son professionnalisme. Après tout, il s’agit de recruter un futur avocat !
4° Le programme du « Grand O » est très large.
Il inclut non seulement l’étude des droits et libertés fondamentaux, matière transversale s’il en est, mais aussi « la culture juridique ». Cela laisse une grande latitude aux membres du jury pour vous interroger sur à peu près n’importe quelle thématique du droit. Bien sûr, on ne vous demandera pas d’être spécialiste de toutes les matières juridiques. Mais vous devrez tout de même avoir un solide socle de connaissances.
Pour cette raison, dans le cadre de la préparation « Mission avocat », vous disposerez d’un manuel complet de droits et libertés fondamentaux conçu par des enseignants de spécialités différentes mais aussi d’un manuel d’introduction au droit et d’une Constitution commentée comportant notamment une synthèse de l’histoire politique de la France.
5° Le Grand Oral
c’est aussi, ouvertement, une épreuve « de forme » puisqu’il permet d’évaluer « l’expression orale » du candidat. La précision est importante. En effet, la formation des étudiants en droit aux épreuves orales est encore lacunaire. Fort heureusement, de nombreux concours de plaidoiries sont aujourd’hui accessibles aux étudiants en droit pendant leur cursus, notamment ceux organisés par notre partenaire l’association « Lysias ». Il est donc vivement conseillé d’y participer si vous en avez la possibilité !
Vous aurez aussi le droit de passer deux simulations de Grand Oral dans le cadre de la préparation « Mission avocat ». A cette occasion, nos enseignants vous donneront des conseils pour progresser et pour travailler votre éloquence.
In fine, le Grand Oral est une épreuve atypique et exigeante, à mi-chemin entre l’épreuve universitaire et l’entretien professionnel.
L’universitaire se demandera si votre prestation démontre que vous avez été « bien formé » à l’université et les praticiens se demanderont s’ils voient en vous un « futur avocat ».